Morzinplatz (FR) – Où un hôtel est devenu une chambre de torture

Geschrieben am 12.10.2024

von Niki Haselsteiner

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<<Dominikaner via S. Barbara<< | >>M.Gestade via S. Ruprecht>>

Au lieu de la grandeur d’un hôtel de la Ringstraße, on voit aujourd’hui un immeuble municipal de la ville de Vienne.

Cependant, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce bâtiment ne servait pas d’hôtel de luxe, mais de quartier général de la Gestapo à Vienne. Certains connaissent peut-être l’Hotel Métropole grâce à Le Joueur d’échecs de Stefan Zweig. Ce fut un lieu d’interrogatoires brutaux, de sévices, et le point de départ vers un camp de concentration ou une cellule de mort. Un lieu de terreur, dont le souvenir est commémoré ici, sur cette place.

Morzinplatz (FR) – Où un hôtel est devenu une chambre de torture

Parmi les nombreux prisonniers de ce bâtiment se trouvaient aussi des résistants catholiques, martyrs du XXe siècle.

Ils existent à toutes les époques, et à notre époque, ils sont peut-être plus nombreux que jamais, témoins d’une vie qui ne connaît pas de fin. Nous devons honorer leur témoignage afin de rendre notre espérance féconde.

Pape Francois, "Spes non confundit“

Deux d’entre eux doivent être présentés ici :

Le jeune père et veuf Jakob Kastelic et le séminariste Hanns Georg Heintschel-Heinegg, véritables témoins de l’espérance, dont la souffrance a pris ici un tournant terrible.

Le témoignage le plus crédible de cette espérance nous est donné par les martyrs, qui, dans leur foi inébranlable en Christ ressuscité, ont été capables de renoncer même à leur vie terrestre plutôt que de trahir leur Seigneur.

Dr. Jakob Kastelic

* 4 janvier 1897, Vienne
† 2 août 1944, Vienne

Hoffnungszeuge Témoin de l'espérance et père de deux petits garçons

Jakob Kastelic était un résistant autrichien contre le régime nazi.
Issu d'un milieu modeste, il a étudié le droit et s'est engagé politiquement et dans l'Église. Après l’"Anschluss" en 1938, il a perdu son emploi et a fondé en 1939 le "Mouvement pour la liberté de la Grande Autriche".

En 1940, il a été arrêté par la Gestapo. Pendant son emprisonnement, sa femme est décédée, et ses enfants ont été pris en charge par Anna Hanika, la fiancée de son meilleur ami. En 1944, il a été condamné à mort par le Tribunal du peuple pour haute trahison. Le 2 août 1944, il a été exécuté à Vienne.

Lettre d’Anna :

Cher Dr. Kastelic, depuis ma dernière lettre, vos deux chers petits garçons ont encore grandi… À la fin de chaque prière, ils disent : "Cher Père du Ciel, chère Mère du Ciel, faites que notre Papa revienne bientôt !"

…Mais ce souhait ne s'est jamais réalisé.

Sa lettre d'adieu, 2 août 1944 :

"Prenez soin de mes petits, élevez-les pour qu'ils deviennent des hommes droits et bons. Avec gratitude, je pars, fortifié par la grâce divine, vers l'éternité."

Que ferais-je dans une telle situation… ?

Hanns Georg Heintschel-Heinegg

* 5 septembre 1919 à Kněžice, République tchèque
† 5 décembre 1944 à Vienne

hoffnungszeuge, Témoin d’espérance, séminariste et poét

Hanns Georg Heintschel-Heinegg était un résistant autrichien contre le régime nazi. Après avoir obtenu son baccalauréat, il entreprit des études de théologie, interrompues en 1938 par l’Anschluss de l’Autriche au Reich nazi.

En raison de sa position critique à l’égard des nazis, il fut surveillé par les autorités et arrêté en 1940 en tant que membre du Mouvement de la liberté autrichien. Il passa des années en prison dans des conditions inhumaines, mais resta profondément ancré dans sa foi. Malgré plusieurs demandes de grâce, il fut exécuté à Vienne le 5 décembre 1944. Ses lettres et œuvres littéraires témoignent de l’espérance, du courage et d’une grande force spirituelle.

Extrait d’un poème écrit en prison à Krefeld, en Allemagne ::

"Viens, ô Sauveur, viens et console,
Tends-moi le bois de la croix.
Car par lui nous sommes rachetés,
Puisqu’il a brisé l’orgueil du péché."